Autonomie à la Noé, destination Mayenne

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Une famille, deux enfants dans une vie idéalisée par beaucoup. Mais vivre en autonomie, comment on fait ? Je suis allée à la rencontre virtuelle des protagonistes du compte @l_autonomie_a_la_noe_53 (sur instagram).

Vivre entourés d’animaux de la ferme, avoir un potager abondant, laisser ses enfants s’exprimer dans la nature. C’est la vie qu’on choisit Corinne, Antoine Corbeau et leurs deux filles. Rencontre

1) Vous êtes une famille de particuliers visant l’autonomie. Qu’est ce qui vous pousse à persévérer dans cette voie ?

Je pense qu’il faut revenir à la naissance de notre volonté d’autonomie. Nous étions un jeune couple. .Personnellement j’ai toujours élevé des animaux pour les manger et cultivé un potager avec mon père et mon grand-père. Mais c’était plus pour viser le bien manger et les économies financières. Ma femme a toujours connu son père et sa grand-mère cultiver leur potager également.

C’était une évidence pour nous, nous voulions cultiver notre potager et élever nos animaux. Puis nous avons découvert la collapsologie. Et L214 qui dévoile toujours plus d’images choquantes des élevages intensifs et abattoirs. Et à la veille de devenir parents, c’est devenu comme une obligation qu’on s’imposait à nous même : aucun aliment industriel pour notre fille hormis le lait maternisé.

Nous avons donc cultivé plus, élevé plus. Et nos deux filles n’ont mangé que des petits pots maison, jamais d’industriels. Toutes ces raisons font qu’on a choisi l’autonomie partielle. Élever nos animaux pour maîtriser leur conditions de vie et d’abattage. Produire nos légumes sans pesticides.

Ne pas s’empoisonner en ingurgitant ce que l’agro-industrie produit pour les gens.

2) On vous voit présenter des grainetiers. Avoir une bonne graine c’est impératif ?

Une bonne graine est évidemment primordiale. Elle doit correspondre à la variété indiquée sur le paquet et avoir un taux de germination très élevé. Ce qui importe aussi énormément ce sont les conditions de stockage des et leurs conditions de pousse au moment du semis.

3) Bâche où paillage ? Comment on aère au milieu de ses plantations?

Les deux !

D’une manière générale je préfère le paillage bien entendu. Mais certaines cultures sont plus faciles à gérer sur bâche. Notamment les fraises et les cucurbitacées (potirons, courges…). Le contrôle des adventices (mauvaises herbes) sur les courges est bien plus facile avec une bâche.

L’idéal est d’avoir un sol toujours couvert. Que ça soit un paillage, une bâche ou une culture. C’est cette couverture qui va permettre à la vie du sol de faire son travail et aérer le sol. Pour ce qui est d’un verger enherbé, je conseille généralement (tout en aillant une zone de 2m de diamètre autour du tronc qui soit exempt d’enherbement et qui soit paillé) de ne pas tondre sous les arbres avant fin juin. De ce fait, les graminées vont monter en épis. Ce qui d’une part permet au graminées de se régénérer mais aussi au criquets de faire leur apparition. Et les criquets lors de leur croissance aèrent énormément le sol.

Article à consulter : « Pourquoi opter pour le paillage dans votre potager? »

autonomie alimentaire

4) Un framboisier peut pousser partout en France? Quelles sont les étapes de plantations ?

De manière générale, le framboisier affectionne plutôt les terrains acides. Néanmoins certaines variétés récentes donnent de bons résultats en terrain calcaire.

Les framboisiers sauvages poussent spontanément jusqu’à 2000m d’altitude. Je pense que les framboises cultivées peuvent sans problème se plaire jusqu’à 1000 ou 1500m d’altitude.

Ce qui est primordial au moment de l’achat d’un framboisier (et d’ailleurs pour tout arbre ou arbuste fruitier), c’est son racinaire. C’est pourquoi je recommande d’acheter des plants jeunes à racine nue plutôt que des arbres en pot. L’avantage du racine nue c’est qu’on voit les racines ainsi que leur état. Dans le cas du framboisier ce qui importe beaucoup c’est d’avoir suffisamment de grosses racines. Ce sont elles qui vont produire de nouvelles tiges pour les années suivantes. Si votre pépiniériste vous vend une souche de framboisier sans tiges aériennes mais avec des belles grosses racines alors foncez !

5) Comment on organise son potager avec autant d’animaux ?

Ah … c’est compliqué parfois. Entre les chiens qui trouvent super amusant de creuser dans le potager pour déterrer un campagnol qui mange des racines, les paons qui trouvent les choux particulièrement à leur goût et tout le reste des volailles qui trouve toujours une petite faille pour passer. Bon l’idéal vous l’aurez compris c’est de séparer correctement cultures potagères et animaux.

6) J’ai un terrain et je souhaite atteindre l’autonomie. Je commence par où ?

Je dirais que la première chose est d’observer la vie sur son terrain sur 4 saisons. Ensuite je pense qu’il faut planter des arbres fruitiers le plus rapidement possible. Un potager donne dès la première année tandis que les fruitiers mettent plusieurs années. Et souvent les gens commencent par le potager puis 3 ou 4 ans après se disent que quelques fruitiers ça pourrait être bien. Cette erreur aura fait perdre 4 ans de production de fruits et c’est bien dommage.

Au niveau des animaux les poules sont la première chose à acquérir car l’apport d’oeufs fermiers est vraiment non négligeable.

7) Pour avoir un beau verger, mieux vaut acheter des plants ou semer ses graines directement au sol?

Tout dépend de vos connaissances sur le sujet. Bien souvent acheter un arbre fruitier vous permettra de pouvoir planter sans trop de technicité. De plus en semant des graines le résultat est plus qu’aléatoire. Quand on recherche une variété précise, le semis ne pourra pas nous la fournir. Il faudra soit passer par le bouturage (cassis, groseille, mûre, framboise, vigne etc) soit passer par le greffage (pommier, poirier, cerisier etc). Le greffage, le bouturage et le marcottage sont trois méthodes de multiplication végétatives qui permettent de transmettre le patrimoine du pieds mère à 100 %.

En ce qui concerne le semis, on ne connaît que le pied mère qui a fourni le fruit et la graine, mais on ne connaît pas le pied  père qui a fécondé, via son pollen, la fleur du pied mère. Donc on ne maîtrise que la moitié de l’équation.

mayenne

8) Quel est votre projet en cours ?

Nous avons 2 projets en cours. Le premier est un projet privé, il s’agit de lancer l’élevage de nos porcs pour notre alimentation.

Le second est d’ordre professionnel. Je lance cet hiver une série de greffe de fruitiers qui va me permettre de me faire un verger de pieds mère pour à terme pouvoir produire des arbres fruitiers que je vendrais. Mais cette seule activité ne  saurait me satisfaire en totalité donc je souhaite aussi développer la partie apiculture pour pouvoir vivre de ces deux métiers qui sont la pépinière et l’apiculture.

Ma femme quant à elle souhaite à terme produire des plantes à tisane, aromatiques et médicinales.

9) Pour finir. Quel est l’outil indispensable au jardin ?

Ça va paraître philosophique mais je dirais la patience. On peut avoir tout les outils du monde mais on peut aussi s’en passer. Tandis que la patience, on ne peut pas.

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